mardi 17 août 2010

Poupée

Triste poupée de chiffon aux beaux yeux de verre,
Jouet favori de tous les grands enfants,
J'attends, gisant à terre, que l'on m'aime à nouveau
Même pour un seul jour, même pour un instant.

Car je ne suis qu'un corps, malléable à merci :
Je peux subir les coups, et puis tous leurs affronts.
Ainsi soit-il : je n'existe qu'entre leurs mains
Auraient-ils des désirs, les objets de chiffon ?

Je suis pourtant fragile, et quand on me déchire
Mes coutures de faufil cèdent à leurs assauts,
Et mon cœur de poupée, et mon cœur de papier
Se flétrit en silence à l'injure de leurs eaux.

Comme si j'étais femme, mon âme est lacérée
Pourtant pas une larme derrière mes yeux de verre.
Même chiffes souillées, je n'envie pas le sort
De ces poupées de cire crevant sous la poussière.

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